Présentation de la Médecine Anthroposophique

 

Introduction

 

C’est en réponse à des médecins venus les interroger sur la manière d’élargir leur pratique médicale que la Médecine Anthroposophique en tant que système médical a été fondé en 1920 par Rudolf Steiner et Ita Wegman. (1)

La pratique de la médecine anthroposophique s’intègre dans l’exercice de la médecine universitaire conventionnelle.

La médecine anthroposophique s’appuie sur les méthodes diagnostiques, pronostiques et thérapeutiques usuelles.

Elle élargit la médecine conventionnelle par une approche holistique de l’être humain, (qui inclut les niveaux corporel,  biologique et physiologique, psychique et spirituel) et de la nature, de la maladie et de la thérapeutique.

La Médecine Anthroposophique en tant que système médical

 

L’organisme humain est considéré par la Médecine Anthroposophique comme une unité structurelle et fonctionnelle.

L’unité structurelle englobe 4 niveaux hiérarchisés :le niveau physique et corporel, le niveau biologique et physiologique, le niveau psychologique.

Ces 3 premiers niveaux correspondent aux 3 règnes de la nature : minéral, végétal et animal.

C’est sur cette correspondance que se fonde la loi d’analogie à la base de la thérapeutique médicamenteuse anthroposophique.

Le 4eme niveau, celui de l’individualité et de la conscience est spécifiquement humain.

Ces quatre niveaux interagissent entre eux par l’intermédiaire de la tripartition fonctionnelle qui englobe le système neurosensoriel ,le système métabolique et moteur et le système rythmique.

La constitution quadripartite :

1/ Le niveau corporel est commun dans sa structure à tous les êtres vivants (niveau physique).

2/ Le niveau biologique et physiologique est celui qui oriente le niveau moléculaire vers le domaine de la vie (il est caractérisé par la croissance, la régénération, la revitalisation, la cicatrisation, etc.).

3/ Le niveau psychologique, le lieu de l’expérience psychique englobe les émotions, les sensations, le ressentir, etc. (ses supports anatomiques sont le système nerveux central et périphérique, sensitif et moteur et, le système neuro-végétatif en particulier.)

4/ Le niveau spécifiquement humain est constitué par l’expérience individuelle de la conscience de soi. Les empreintes biologiques du Soi sont le système immunitaire, le système HLA, les groupes sanguins, etc.

Ce 4ème niveau, celui de l’individualité, est considéré comme un principe d’autonomie qui confère à la biographie humaine son aspect unique et son sens particulier. Il inclut :

  • Les facultés communes à tous les hommes (la station verticale, le langage, la pensée et la conscience de soi).
  • Les caractéristiques individuelles, par exemple : la démarche , la voix, le regard, etc.

Les interactions de ces niveaux se modifient au cours des étapes de la biographie humaine.

– La Méthode diagnostique et thérapeutique s’appuie sur:
Une prise en compte de la dynamique vivante des 4 niveaux de la constitution quadripartite selon une sémiologie spécifique.
Une différenciation des interactions des 4 niveaux constitutifs selon la tripartition fonctionnelle :

– La tripartition fonctionnelle

Le système neurosensoriel est le siège de l’activité sensorielle et de la pensée.
Le système métabolique et des membres est le siège du métabolisme, du mouvement et de la locomotion.
Le système rythmique, siège des fonctions cardio-respiratoires, équilibre et met en relation, tout en les englobant, les systèmes neurosensoriel et métabolique.

La maladie résulte d’une rupture d’équilibre des différents niveaux de la nature humaine.

Aspects éthiques fondamentaux :

La liberté individuelle s’appuie sur la reconnaissance du chemin personnel de chaque patient. Ce principe est formulé dans l’œuvre de Rudolf Steiner par le concept de « l’individualisme éthique » (Philosophie de la liberté).

Le principe d’évolution.

L’être humain n’est pas achevé à sa naissance, il est lui-même l’acteur de son évolution et de son devenir. L’environnement est l’une des conditions de l’évolution de l’être humain, mais l’évolution humaine individuelle modifie l’environnement (environnement terrestre, familial, social et culturel).

Ces différents aspects permettent de considérer la maladie comme une crise biographique de l’individualité et de lui conférer « un sens individuel ».

L’approche diagnostique, pronostique et thérapeutique doit être rationnellement fondée dans la démarche scientifique tout en s’ouvrant à la globalité du patient. Toute décision thérapeutique doit être prise sans  faire courir aucun risque inutile.

La démarche thérapeutique de la médecine anthroposophique

     1.  La thérapeutique médicamenteuse :

Les médicaments sont d’origine minérale, végétale ou animale. Ils se présentent sous forme de préparations phytothérapiques ou homéopathiques. Il existe également des procédés pharmaceutiques spécifiques conformes aux pharmacopées nationales ou européenne. Ils sont administrés par voie orale, par voie injectable sous-cutanée, en application externe sous forme de collyre, pommade et suppositoires.

La thérapeutique médicamenteuse s’appuie sur une démarche analogique fondée sur les relations tissées entre l’homme et la nature au cours de leur histoire commune (les substances de la nature correspondent à des processus intérieurs de l’homme).

    2.  La thérapeutique non médicamenteuse :

  • La psychothérapie anthroposophique.
  • L’étude biographique.
  • Les thérapeutiques artistiques.
  • L’eurythmie thérapeutique.

L’objectif de ces thérapies est de mobiliser les capacités d’autorégulation du patient, et de réorienter ses facultés d’auto-guérison (La salutogenése d’Aaron Antonovsky).

La Pratique de la Médecine Anthroposophique

 

La médecine anthroposophique est pratiquée par des médecins généralistes et spécialistes (toutes les spécialités sont représentées), dans le respect de la déontologie médicale.
Les thérapeutiques non-médicamenteuses (psychothérapie, art thérapie, eurythmie) sont pratiquées par des praticiens spécifiquement formés.

La médecine anthroposophique met à la disposition des patients et des  médecins des moyens thérapeutiques supplémentaires qu’il convient d’intégrer à ceux de la médecine universitaire, en les adaptant à chaque cas particulier.

Selon l’OMS et l’étude européenne CAMbrella, la médecine anthroposophique est une médecine intégrative. La médecine intégrative réunit dans une même démarche la médecine universitaire et les médecines complémentaires. La médecine intégrative permet d’adapter les 2 médecines à chaque cas particulier.  Selon l’expression devenue classique: « take the best of both », ce qui signifie « prendre le meilleur des deux » et que l’on peut traduire par : traitement conventionnel si nécessaire, traitement anthroposophique si possible, les deux si indispensable.

En intégrant toutes les ressources thérapeutiques disponibles, la médecine anthroposophique considère la mise en dynamique des forces d’auto-guérison du patient comme un des buts de sa démarche. La pratique médicale est considérée comme un art dans lequel médecin et patient deviennent de véritables partenaires. Le patient redevient un co-acteur actif de sa santé. De statut d’objet, il redevient sujet.

La médecine anthroposophique ne se contente pas de « contrôler les symptômes d’une maladie », comme la médecine conventionnelle le fait dans le cas des maladies chroniques (hypertension artérielle, asthme, migraines, etc.) mais son but est de permettre aux patients de recouvrer la santé, et ceci à toutes les étapes de la biographie humaine, de l’enfance à la personne âgée. Le but de la médecine anthroposophique n’est pas seulement de traiter des maladies, mais aussi de promouvoir un état de santé optimal.

Les indications de la Médecine Anthroposophique

 

La médecine anthroposophique est indiquée autant dans les maladies aiguës que dans les pathologies chroniques.

La médecine anthroposophique est efficace dans le sevrage des anxiolytiques, des somnifères et des antidépresseurs. Chez les personnes âgées, poly-pathologiques, elle permet fréquemment de réduire le nombre de médicaments et leur posologie, d’éviter les anti-inflammatoires et les antalgiques.

Chez l’enfant, elle permet d’éviter l’usage répété des antibiotiques, ce qui contribue à diminuer le risque d’antibio-résistance. Elle permet également de réduire et souvent d’éviter l’usage des antihistaminiques et des corticoïdes dans les allergies.

Dans les cas de cancers, elle propose des traitements de support efficaces.

Situation de la Médecine Anthroposophique en France

 

350 médecins sont inscrits dans quatre associations d’enseignement ou de formation continue en médecine anthroposophique,

Elle est exercée dans des cabinets médicaux libéraux, par des médecins généraliste et spécialistes : Gynécologie, Rhumatologie, Cardiologie, Pédiatrie, Médecine Thermale

Plusieurs milliers médecins (4000 à 5000) sont prescripteurs de médicaments anthroposophiques

En 2011 les Associations médicales se sont regroupées et structurées au sein d’un CNP (Conseil National Professionnel)

Ce CNP prend place dans le CNP MEP (Médecine à Expertise Particulière) sous la dénomination de CNP MEP Médecine Anthroposophique.

Cet organisme entrant dans le cadre de la loi BACHELOT (HSTP) comprend quatre structures :

  • Une structure englobant les formations de base
  • Une structure englobant la formation continue
  • Une société savante
  • Une structure syndicale

Un enseignement de la Médecine Anthroposophique a lieu à l’Université de Strasbourg (UNISTRA – Formation Médicale Continue).

Il consiste en :

  • 1 formation de base en médecine anthroposophique de 4 jours.
  • Plusieurs formations spécifiques  : 3 à 4 formations annuelles de 2 jours ( Ex : Maladies auto-immunes, états anxio-dépressifs, traitements de support en oncologie, dermatologie, rhumatologie…)
  • Plusieurs de ces formations sont homologuées OGDPC.

Informations détaillées au sujet des formations sur cette page

 

Situation de la Médecine Anthroposophique en Europe

 

A l’heure actuelle, dans l’UE, 4 800 médecins d’orientation anthroposophique ont suivi une formation et font partie d’associations nationales de médecine anthroposophique.

Les médicaments anthroposophiques sont prescrits par environ 30 000 médecins dans 21 des 27 états membres de l’UE ainsi qu’en Norvège et en Suisse.

En Allemagne :

Reconnue comme orientation thérapeutique particulière, représentée par une commission d’experts (commission C) à l’Institut Fédéral Allemand des Médicaments et Dispositifs Médicaux (BfArm, agence du médicament allemande). Les médicaments peuvent bénéficier d’une AMM comme médicaments anthroposophiques avec indications thérapeutiques.

En Suisse :

Fait partie des CAM inscrites dans la loi constitutionnelle. Médicaments également reconnus. La MA fait partie des 5 CAM prises en charge par le système de santé (principe inscrit dans la loi constitutionnelle depuis 2009). Depuis 1999, l’ordre des médecins suisses (FMH, Fédération Médicale Helvétique) délivre aux praticiens satisfaisant aux critères de formation de base et de formation continue une compétence en médecine anthroposophique.

Intégration des hôpitaux anthroposophiques au système de soins

La médecine anthroposophique est exercée dans 25 structures hospitalières,
dans 5 pays membres de l’Union Européenne et la Suisse.
14 d’entre elles ont un service d’urgence
et 2 sont des hôpitaux d’enseignement universitaires

Hôpitaux principaux :

La médecine anthroposophique est régulièrement enseignée dans les universités et les écoles de médecine dans 7 états membres de l’Union Européenne (Allemagne, Autriche, Italie…) et la Suisse

Chaires de médecine anthroposophique :

  • Herdecke en Allemagne.
  • Chaire collégiale de Médecine Complémentaire (KIKOM) à l’Université de Berne en Suisse.
  • Chaire de soins de santé anthroposophique, Université des sciences appliquées (Anthroposophic Healthcare, University of Applied Sciences) à Leiden, Pays-Bas.

Utilisée dans plus de 120 centres de soins dans 14 pays de l’Union Européenne, la Norvège et la Suisse.

Utilisée dans plus de 500 établissements pour personnes ayant des difficultés d’apprentissage, et des handicaps psychomoteurs, dans 19 pays membres de l’Union Européenne, la Norvège et la Suisse.

Deux hôpitaux d’enseignement académique :

  • Université de Humboldt, Charité, Berlin.
  • Université Witten/Herdecke.

1983 : première université privée en Allemagne fondée à Witten/Herdecke délivrant un diplôme d’état.
Chaire de théorie de la médecine, médecine intégrative et médecine anthroposophique à l’université Witten/Herdecke.
Cursus complet pour la médecine anthroposophique à l’université de Witten/Herdecke (inséré dans le cursus régulier pour les étudiants en médecine).
Cours sur la médecine anthroposophique intégré au programme d’enseignement de plusieurs universités (comme Bologne, Milan).
Instituts de recherche pour la médecine anthroposophique à Berlin, Bâle, Fribourg, Nieffer-Öschelbronn.

Évaluation de la Médecine Anthroposophique – Recherche préclinique et clinique

 

1. La Recherche préclinique

Concerne surtout le GUI (le Viscum Album)
Sur Pub Med (Misteltoe, etc.) se trouvent 1014 publications.
Actuellement en France, une recherche à l’INSERM se consacre à l’étude de l’ activité immuno-modulante, pro-apoptotique et anti-angiogénique du gui.
Bryophylum est aussi très étudié (troubles du sommeil en particulier).

2. La Recherche clinique

Elle concerne tous les domaines de la médecine (pédiatrie, traitements de la douleur, traumatologie, allergologie, maladies chroniques, etc.)
La majorité des études sont des études rétrospectives et de cohorte. Un Health Technology Assessment report sur la médecine anthroposophique publié en 2006 et mis à jour en 2011, dénombre 265 études cliniques qui portent sur l’efficacité et l’innocuité de la médecine anthroposophique. Les résultats sont majoritairement positifs. L’évaluation des coûts est très favorable. D’après ces études, les patients se disent très satisfaits des soins anthroposophiques.

Le Viscum Album

 

140 études cliniques dont 34 études randomisées (RCT – Randomized Control Trials) concernant le Viscum Album ont été publiées.

Une Cochrane Review  publiée en 2008, souligne surtout la qualité de vie et une meilleure tolérance à la chimiothérapie et appelle à d’autres études.

Quality of life and Neutropenia in patients with early stage Breast Cancer : A Randomized Pilot Study comparing additional treatment with Misteltoe Extract to Chemotherapy alone.

Wilfried Tröger, Svetlana Jezdic, Zdravko Zdrale, Nevena Tisma, Harald J. Hamre and Miodrag Matijasevic. Breast Cancer : Basic and Clinical Research 2009:3.

Conclusions : This pilot study showed an improvement of quality of life by treating breast cancer patients with IMS additionally to CAF. CAF-induced neutropenia showed a trend to lower frequency in the IMS group.

Viscum Album L. extracts in Breast and Gynaecological Cancers : a Systematic review of clinical and preclinical research

Gunver S Kienle, Anja Glockmann, Michael Schinck and Helmut Kiene. Journal of Experimental and Clinical Cancer Research – 2009.

Conclusions : VAE shows some positive effects in breast and gynaecological cancer. More research into clinical efficacity is warranted.

Influence of  Viscum Album L (European Misteltoe) Extracts on Quality of Life in Cancer Patients : A Systematic Review of Controlled Clinical Studies

Gunver S Kienle and Helmut Kiene. Integrative Cancer Therapies, SAGEPUB, 2010.

Conclusions : VAEs seem to have an impact on Quality of Life and reduction of side effects of conventional therapies (chemotherapy, radiation) in experimental trials as well as in routine daily applicatoin. The influence on fatigue especially should be investigated further.

Étude récente randomisée (2013) : Viscum Album extract therapy in patients with locally advanced or metastatic cancer : A randomized clinical trial on overall survival

W. Tröger, D. Galun, M. Reif, A. Schumann, N. Stankovic et M. Milicevic. European Journal of Cancer (2013) 49.

Conclusion : VaL therapy showed a significant and clinically relevant prolongation of OS. The study findings suggest VaL to be a non-toxic and effective second-line therapy that offers a prolongation of OS as well as less disease-related symptoms for patients with locally advanced or metastatic pancreatic cancer.  L’étude a été arrêtée car la prolongation de survie était évidente.

Évaluation de la médecine Anthroposophique en tant que Système

 

Étude comparative Médecine Anthroposophique / Médecine Conventionnelle :

Anthroposophic vs. Conventional therapy of acute respiratory and ear infections : a prospective outcomes study. 2005.

Harald J. Hamre, Michael Fischer, Marianne Heger, David Riley, Max Haidvogl, Erik Baars, Eileen Bristol, Michael Evans, Reinhard Schwarz, Helmut Kiene.

Conclusions : fewer antibiotics, fewer side effects of drugs, increased patient satisfaction.

Étude AMOS :

Anthroposophic Therapies in Chronic Disease : The Anthroposophic Medicine Outcomes Study. 2004.

H. J. Hamre, C. Becker-Witt, A. Glockmann, R. Ziegler, S.N. Willich, H. Kiene.

Conclusions : Anthroposophic therapies were associated with long-term reduction of chronic disease symptoms, improvement of health-related quality of life, and health cost reduction.

Diagnostic Profiles and Prescribing Patterns in Everyday Anthroposophic Medical Practice – A Prospective Multi-Centre Study. (2009).

Elke Jeschke, Thomas Ostermann, Manuela Tabali, Angelina Bockelbrink, Claudia M. Witt, Stefan N. Willich, Harald Matthes.

Conclusions : A broad range of anthroposophic remedies and non-pharmacological therapies are prescribed for a specific set of diseases in everyday anthroposophic practice. Particularly patients <60 years received anthroposophic care. Our findings will help in the planning and implementation of further studies.

Études descriptives, montrant l’enracinement de la Médecine Anthroposophique dans la pratique et le peu d’effets secondaires :

EVAMED (Evaluation of Anthroposophic Medicine Pharmacovigilange Network), avec notamment le détail des formes galéniques, les injectables venant en 2ème position (16,5% des prescriptions) après les Globuli (19,5%) qui montre que la médecine anthroposophique est une médecine intégrative puisque 41,8% des prescriptions relèvent de la médecine anthroposophique sur 50 000 patients et 200 000 consultations

EVAMED (effets indésirables)
Adverse drug reactions for CAM and Conventional Drugs detected in a Network of Physicians Certified to Prescribe CAM Drugs. (2012).

Manuela Tabali, Thomas Ostermann, Elke Jeschke, Claudia M. Witt, Harald Matthes.

Conclusions : A sample of 38 CAM physicians reported the occurrence of at least 1 ADR for 0,4% of treated patients in a 5.5-year study period. There were no serious ADRs reported for CAM drugs. In a subsample of 7 physicians who agreed to report all nonserious ans seroious AFRs, 1,2% of patients experienced at least 1 ADR; rates of ADRs per 10000 prescriptions were 4.4 for CAM drugs and 13.0 for CON drugs.

 

Études concernant la Forme Galénique Injectable

 

Efficacité : Comparaison Gencydo (Succus Citri/Cydonia) Injection vs Spray

Citrus/Cydonia Compositum Subcutaneous Injections versus Nasal Spray for Seasonal Alergic Rhinitis : A Randomized Controlled Trial on Efficacy and Safety. (2011).

Erik W. Baars, Miek Jong, Andreas F.M. Nierop, Inge Boers and Huub F.J. Savelkoul.

Conclusions : Both routes of administration demonstrated immunological and clinical effects, with larger inflammatory and innate immunological effects of the nasal spray route and larger allergen-specific clinical effects of the subcutaneous route, and are safe.

Sécurité :

Safety of Homeopathic Injectables for Subcutaneous Administration : A Document of the Experience of Prescribing Practitioners, (2006).

Erik W. Baars, Ruth Adriaansen-Tennekes and Karin J.L. Eikmans.

Conclusions : The study suggests that homeopathic injectables have a very low risk profile. A very small number of severe adverse reactions (anaphylactic reaction, feverish symptoms, aversion/anxiety against injections, and asthma) have been reported with a concentration higher than 1:10.000.

Études de Coûts

Étude prospective de Hamré, qui conclut à une baisse des dépenses de santé de 400 € par an la 2ème année de suivi :

Health Cost in Anthroposophic Therapy users : a two-year prospective cohort study (2006).

Harald J. Hamre, Claudia M. Witt, Anja Glockmann, Renatus Ziegler, Stefan N. Willich and Helmut Kiene.

Conclusion : In patients starting anthroposophic therapies for chronic disease, total health costs did not increase  in the first year, and were reduced in the second year. This reduction was largely explained by a decrease of inpatient hospitalisation. Within the limits of a pre-post design, study findings suggest that anthroposophic therapies are not associated with a relevant increase in total health costs.

Evaluation Générale de la Médecine Anthroposophique sous forme de « HTA report » : l’ouvrage « Anthroposophic Medicine, Effectiveness, Utility, Costs, Safety ».

Un HTA-Report (Health Technology Assessment Report) est un format de rapport d’évaluation d’une technologie de santé, comportant les éléments de base : concepts, technologie, qualité, efficacité, sécurité, coûts, permettant à une autorité administrative dans le domaine de la santé de se former un jugement sur une technique ou une méthode médicale, et de l’autoriser ou pas dans le cadre d’un système ou d’une politique de santé. C’est un rapport de cette sorte qui a été demandé par l’Office Fédéral des Assurances Sociales Suisse (OFAS) afin d’évaluer la médecine anthroposophique dans le cadre du programme d’évaluation des médecines complémentaires (PEK).

Cet ouvrage, publié en 2006 (révisé en 2011), rend notamment compte de l’ensemble de la recherche clinique en médecine anthroposophique. 195 études répondant à des critères de qualité méthodologique actuels y sont rapportées et évaluées. 127 de ces études portent sur 4 domaines principaux : 8 sur la médecine anthroposophique en tant que système (seules les premières études AMOS sont répertoriées), 18 études dont 3 essais randomisés contrôlés sur le traitement de la douleur et de traumatismes, 5 études sur des démarches thérapeutiques non pharmacologiques et 96 études sur le traitement par le gui (dont 15 essais randomisés contrôlés).

Sur ces 127 études, 119 montrent un effet positif pour les groupes ayant reçu un traitement anthroposophique, c’est-à-dire un résultat comparable ou supérieur au traitement conventionnel en ce qui concerne au moins un critère cliniquement pertinent, ou une amélioration cliniquement significative avec la médecine anthroposophique. 7 études n’ont pas mis en évidence de résultat positif. Une étude a trouvé une tendance négative. La qualité méthodologique d’une proportion importante de ces études laissait de fait à désirer, notamment dans les études rétrospectives les plus anciennes. Toutefois, même lorsque seules les études de bonne qualité méthodologique sont prises en considération, le résultat positif global persiste.  La sécurité de la médecine anthroposophique fait l’objet d’un chapitre entier de l’ouvrage.

En 2011 a été publiée une mise à jour de l’évaluation de la recherche clinique médicale anthroposophique incluant 70 nouvelles études cliniques réalisées et publiées depuis 2005.

Étude Cambrella

 

CAMbrella est un réseau de recherche paneuropéen pour les Médecines Complémentaires et Alternatives (CAM) mené par un consortium de 16 Pôles Universitaires dans 12 pays européens afin d’établir les besoins, l’intérêt et la pertinence des CAM pour les citoyens européens, dont les travaux sont financés par la Commission Européenne.

Il avait pour objectif :

  • D’étudier les statuts juridiques des CAM.
  • De proposer des recommandations pour la recherche sur les CAM en Europe jusqu’à l’horizon 2020 : en plus de la qualité, de l’innocuité et de l’efficacité des médicaments, la compétence des médecins pratiquant les CAM (garantir des formations de qualité pour les praticiens des CAM mais aussi demander que chaque médecin pratiquant la médecine conventionnelle suive au moins un module d’information sur les CAM).

Les travaux ont été publiés dans un rapport final le 29 novembre 2012, présenté au cours d’une conférence qui a réuni à Bruxelles tous les partenaires de CAMbrella : chercheurs, décideurs politiques au niveau européen, national et régional, membres du Parlement Européen.
La médecine anthroposophique est présentée de manière exhaustive dans « annex of Deliverable 6 » de www.cambrella.eu

Voici une question fréquemment posée :

– La Recherche concernant les CAM est-elle de qualité fiable ?

La réponse est positive, 2 études en témoignent :

Systematic Review involving complementary and alternative medicine interventions had higher quality of reporting than conventional medicine reviews.

Margaret L. Lawson, Ba’Pham, Terry P. Klassen, David Moher. Elsevier – Journal of Clinical Epidemiology 58 (2005).

For Randomized controlled trials, the quality of reports of complementary and alternative medicine was as good as reports of conventional medicine.

Terry P. Klassen, Ba’Pham, Margaret L. Lawson, David Moher. Elsevier – Journal of Clinical Epidemiology  58 (2005).

Nécessité de nouvelles méthodologies d’évaluation des CAM

La Médecine Anthroposophique est une médecine individualisée – La relation médecin/malade est au centre de sa pratique d’où la difficulté d’appliquer les RCT (Randomized Controlled Trials) fondée sur l’évaluation en double aveugle ? Il convient donc de compléter les méthodes de « l’Evidence Based Medicine » par celles de la « Cognitive Based Medicine » (Gunver S. Kienle et Helmut Kiene).

La Médecine Anthroposophique utilise plusieurs médicaments chez un même patient, ce qui rend difficile l’évaluation d’un seul médicament ? Il convient donc d’évaluer une méthode thérapeutique plutôt qu’un médicament.

C’est ainsi qu’a été développé le concept de « Cognitive Based Medicine » fondé sur la relation  1 patient – 1 médecin – 1 méthode thérapeutique ».
Ce concept aboutit à la  publication de cas cliniques (les cases studies)  qui soulignent l’individualisation de la pratique de la Médecine Anthroposophique.

Docteur Robert KEMPENICH
1 Rue Goethe
67000 Strasbourg

Contact email

Spécialiste en médecine générale.
Diplôme Universitaire de cancérologie à Paris (Service du Pr Lucien Israel).
Certificat Universitaire « infection par le VIH » à Strasbourg.
Diplôme Universitaire Médecine, Méditation et Neurosciences à Strasbourg.

Responsable de l’enseignement de la Médecine Anthroposophique à l’Université de Strasbourg (UNISTRA – Formation Médicale Continue).
Président de l’AREMA (Association pour la Recherche et l’Enseignement en Médecine Anthroposophique), responsable de l’enseignement.
Président de la Société Savante de Médecine Anthroposophique.
Membre du CA de la IVAA (Fédération internationale des Associations Médicales Anthroposophiques) de 1983 à 2005.
Président de l’ECPM (European Council of Doctors for Plurality in Medicine – 50 000 médecins) de 1998 à 2012.
Membre du Conseil de CAMDOC Alliance (Fédération Européenne d’Associations de CAM – 110 000 médecins) de 2002 à 2012.
Membre de l’Advisory Board de CAMbrella (étude pan-européenne – 16 universités).

 

 


(1). Données de base pour un élargissement de l’art de guérir – Éditions Triades